Casimir Serpentié (1855-1949)


Campagnac est la patrie du peintre et sculpteur Casimir Serpentié. Après des études à Paris au Lycée Louis-le-Grand où il a pour professeur de dessin Léon Cogniet (1794-1880), il revient s’établir à Campagnac et à saint-Geniez-d’Olt, lieu d’origine de sa famille.

Il se lie d’amitié avec les peintres Marcel Laporte(1839 1906), originaire de Saint-Geniez qui lui donne des conseils, et Eugène Viala (1859-1 913).

Après avoir suivi les cours de l’Ecole des Arts décoratifs de Paris, il présente ses premiers tableaux à l’Exposition Internationale de Toulouse en 1887, puis au Salon des Artistes Français et à l’Exposition de Nîmes en 1888.

Membre de la Société des Artistes Français à partir de 1892, il expose au Salon en 1914, 1920, 1926 et 1929. Il reçoit une médaille d’or à l’exposition de Rodez en 1892, et une médaille d’argent à celle de Montpellier en 1896. En 1919, il est lauréat du Prix Cabrol de la Société des Lettres, sciences et arts de l’Aveyron, dont il est membre depuis 1888.

Également sculpteur sur pierre et sur bois, il est l’auteur du tympan de l’église de Campagnac (1900).

En 1920, il dessine les plans du monument aux morts et en sculpte le Christ.

Vue panoramique du Château de Campagnac, manoir de la famille Serpentié

Casimir Serpantié habite le manoir familial qu’il réaménage au début du 20ème siècle : il change la destination de certaines pièces, peint des décors muraux dans le goût de Viollet-le-Duc, et sculpte des cheminées et des meubles de style néo-Renaissance, transformant Le Manoir avec le souci de préserver et de mettre en valeur son authenticité et son caractère. Il installe son atelier dans une vaste pièce ouverte sur le ciel par une verrière.

Pour mieux s’imprégner des paysages et des effets de la lumière, il fait construire au bord de la falaise de Lancise, en pleine nature, une maisonnette où il vient peindre. Appelée « La Maison du peintre » par les habitants de Campagnac, elle offre un panorama magnifique sur la vallée du Lot et les contreforts de l’Aubrac.

LE PEINTRE DES PAYSAGES DES CAUSSES ET DES SCÈNES PAYSANNES

Casimir Serpantié peint à l’huile et à l’aquarelle les paysages des causses et des vallées qui l’entourent. Les scènes de la vie simple des paysans et des artisans. « Vêtu de velours ou de fourrure, coiffé d’un large feutre qui embrasse ses yeux clairs, avec une barbe un peu folle et l’éternel Pipe aux dents, on le rencontre sur les places de Saint-Geniez ou de Campagnac, à travers les foires de la montagne, appelant chacun par son nom. Cordial, liant, le verbe assez haut et plein d’une bonhomie qu’il sait faire plaisante. Il n’est pas un coin de son pays qu’il n’ait fouillé, attentif à la beauté riante ou au sauvage des sites, vers lesquels il revient, peintre amoureux de la nature » (B. Combres de Patris, 1919).
Au-delà de ses talents d’artiste, Casimir Serpantié est apprécié pour sa personnalité aux facettes multiples. « Très averti des questions agricoles, vivant au milieu du monde paysan dont il connaissait les besoins, l’esprit et les coutumes, apiculteur émérite qui avait été chez nous l’introducteur de la vie des abeilles, attentif aux problèmes du syndicalisme rural, volontiers mêlé aux mouvements de jeunesse et à la défense de nos traditions les plus saines. Casimir Serpantié s’était de bonheur passionné pour notre félibrige renaissant, qui salue en lui un de ses maîtres. Il possédait à un degré rare le génie de cette langue occitane… » (B. Combres de Patris, 1949).

Personnalité complète et attachante, Casimir Serpantié a marqué Campagnac et le Rouergue.

-Textes de l’Association « Vivre à Campagnac et dans ses Hameaux«